Le dernier jour d’école pour Rassul?
Une famille tchétchène, installée à Marchin en Belgique, va être expulsée. La communauté de l’école de la Vallée se mobilise pour Rassul et ses parents.
C’est une histoire qu’on a déjà pu conter dans d’autres localités. À Marchin, ou ailleurs, une école, un quartier se mobilisent contre des décisions de l’Office des étrangers qui semblent aberrantes, en contradiction avec le respect de la dignité humaine.
Au sein de l’école de la Vallée à Marchin, une nouvelle est venue glacer la petite communauté. Le petit Rassul Batiev, élève en 1re primaire, va devoir quitter Marchin et la Belgique avec ses parents pou retourner en Tchétchénie. La sanction de l’Office des étrangers a été durement ressentie. Notamment par l’institutrice du petit garçon, Christine Albert. «L’enfant va avoir 8 ans. Il a d’abord doublé sa première car il ne parlait pas le français. Maintenant, il parle bien, il a beaucoup de vocabulaire et fournit un excellent boulot.» Même si son intégration fut assez délicate : «il venait d’un centre fermé et il répercutait toute l’agressivité vécue là-bas. Mais on a beaucoup travaillé avec lui…»
L’émotion et l’incompréhension ont été grandes. L’école s’était mobilisée mais a le sentiment que le dossier n’a pas été bien défendu. «On avait fait une pétition qui n’a pas été exploitée par l’avocat.»
D’autant plus que la situation de la famille s’était détériorée ces derniers mois : elle ne bénéficiait plus d’aucune couverture sociale mais était toujours hébergée dans un logement ILA dans l’ancienne école des Forges. «Elle bénéficiait de dons réalisés à l’école, de vêtements qu’on apportait, du soutien de la Croix-rouge. La pétition a permis de conscientiser les autres parents.»
Des démarches depuis 2 ans
Du côté du CPAS, le président, Jean Michel, ne peut que se soumettre à la décision de l’Office des étrangers. «C’est une famille qui essaye d’avoir ses papiers depuis deux ans. On a créé des liens avec elle et puis, elle a reçu l’ordre de quitter le territoire. À partir de ce moment, c’était extrêmement mauvais signe pour leur avenir en Belgique.»
La deuxième demande s’est également avérée négative. Deux choix se posent alors à la famille : accepter le retour, et être encadrée d’ici-là, ou bien opter pour la clandestinité.
Le CPAS de Marchin avance avoir utilisé toutes les ficelles pour retarder l’échéance. «On a assigné la famille en justice afin de faire durer la procédure.»
Le CPAS a peu de possibilité de réagir puisqu’il ne sera plus subsidié par Fedasil. «Et si nous les prenons nous-même en charge, c’est impossible si on veut être équitable avec tout le monde. Je ne peux pas faire un acte pour une famille que je ne pourrais faire pour une autre.» Et de rappeler un cas identique vécu la semaine dernière. «On avait deux ressortissants rwandais avec deux enfants de 15 et 18 ans scolarisés à Huy; ils ont été envoyés dans un centre à Bruges!»
Source: Lavenir.net
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