Des enfants Tchétchènes de 4 et 6 ans dans un centre de rétention à Rennes

La quarantaine des demandeurs d’asile occupent illégalement les locaux paroissiaux de l’église du Quizac, à Brest, ont été expulsés, le matin du 6 février. Il y avait une famille tchétchène dans ce groupe, ils ont été arrêtés lors de l’expulsion et Deux enfants de 4 et 6 ans ont été placés avec leurs parents au centre de rétention administrative (CRA) de Rennes – Vezin, à la demande de la préfecture du Finistère. Cette famille Tchétchène est maintenant menacée d’expulsion vers la Pologne, pays par lequel ils ont transité.
La situation de cette famille a révolté de nombreuses associations qui s’étaient réunis le 7 février pour manifester devant le CRA de Rennes. Ils ont parlé à la famille à travers les grilles du centre. Une scène difficile, la mère tchétchène en pleurs tenant dans ses bras sa fillette.
« Alors que le candidat François Hollande écrivait, le 20 février 2012, dans un courrier adressé aux associations : ‘Je veux prendre l’engagement, si je suis élu à la présidence de la République, de mettre fin dès mai 2012 à la rétention des enfants et donc des familles avec enfants’ », les mineurs continuent d’être enfermés, dénoncent les associations Réseau Éducation sans frontière (RESF 35), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP35) et Un toit, c’est un Droit!
« La dernière fois qu’il y a eu des enfants en rétention à Rennes, c’était en juin. Depuis, il y a eu une circulaire du ministre de l’intérieur, Manuel Valls, demandant aux autorités de privilégier les solutions alternatives, comme le maintien à domicile. Malheureusement, cette circulaire ne proscrit pas définitivement la rétention des enfants, alors que la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour cela, » précise Charlotte Joyau, intervenante au CRA de Rennes pour la Cimade.
Du côté de la préfecture du Finistère, Martin Jaeger, le secrétaire général, justifie cette décision : « La circulaire prévoit que lorsque les familles ne répondent pas aux obligations qui leur sont faites, elles ne bénéficient plus de la protection leur permettant d’éviter la rétention. Or cette famille n’a pas répondu à la demande de la police et s’est ensuite soustraite à une assignation de résidence qui lui était faite par le préfet du Finistère. »
Et le secrétaire général d’insister : « On ne fait pas enfermer des enfants. On s’assure que la famille pourra retourner dans le pays où elle a été admise à l’asile (à savoir en Pologne). À partir du moment où par deux fois, on a tenté de mettre en route vers la Pologne cette famille et où par deux fois elle s’est soustraite, elle se met elle-même dans cette situation. »
Martin Jaeger rappelle aussi que « s’occuper de régler un problème de squat quand 40 personnes vivent dans des conditions d’insécurité, d’insalubrité et de violences potentielles, je vous assure que c’est compliqué. Il faut toujours regarder les choses de manière générale et pas seulement les cas particuliers. La fonction d’un préfet est d’assurer une fonction d’ordre, pas toujours sympathique, mais nécessaire au fonctionnement de la société. »
La famille, qui explique avoir eu « des problèmes avec les Russes », faisant que la Pologne ne les accueille pas volontiers, a prévu de faire un recours contre son expulsion auprès du tribunal administratif. Celui-ci aura 48 heures pour examiner la demande.
Source: Ouest-France
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