Un homme Tchétchène tué à coups de couteau à Toulouse
Un homme Tchétchène de 30 ans, Imonsolt Adil Gereev, est mort à l’hôpital Purpan, le 10 mars vers 3h30, blessé mortellement par deux coups de couteau au cœur.
Ce solide père de famille, employé dans le bâtiment, habitait le quartier Empalot, à Toulouse où il s’était installé avec sa famille, il y a une dizaine d’années. L’origine et les raisons de ces coups de couteau restent pour le moment très mystérieuses. Le parquet de Toulouse a saisi, depuis le matin du 10 mars, le service régional de police judiciaire pour mener les investigations. Le 10 mars, la division criminelle de la PJ a procédé aux premières auditions. Un proche de la victime qui aurait été la dernière personne à l’avoir vu vivante a été placé en garde à vue. C’est précisément cette personne âgée de 28 ans qui a transporté vers 22h15, au CHU Purpan, Imonsolt Adil Gereev, alors grièvement blessé par les coups de lame.
«Une grande perte»
Samedi soir (le 9 mars), Imonsolt, sa compagne et leurs deux fillettes se trouvent dans l’appartement familial de l’avenue Jean-Moulin, dans le quartier populaire d’Empalot, avec des amis. Entre 21h et 21h30, pour des raisons encore inconnus, Imonsolt aurait décidé de sortir. C’est une fois à l’extérieur qu’il est victime de deux coups de couteau en plein cœur. L’agression s’est produite aux abords de son immeuble. Il s’est écoulé six heures entre le moment de l’attaque et la mort à l’hôpital Purpan où la victime a été conduite par un proche. Ce dernier avait quitté l’établissement hospitalier avant de revenir au chevet du père de famille. C’est lorsqu’il est réapparu à l’hôpital qu’il a été arrêté par les policiers. «Son placement en garde à vue ne fait pas de lui un coupable», avance une source judiciaire qui se voulait très prudente sur la responsabilité de cet homme dans cette affaire.
Lle 10 mars matin, les hommes de la communauté tchétchène de Toulouse, originaires de la région de Khassaviourt, au Daguestan, se sont rassemblés en nombre sur le parking de l’immeuble, avenue Jean-Moulin, où résidait Imonsolt. «C’est une grande perte pour nous. C’était un homme qui ne cherchait jamais les ennuis. Il était toujours calme, nous sommes tous solidaires de ce qui vient de se passer», témoigne un membre de la communauté. «Je suis allé le voir à l’hôpital, vers 4 heures du matin, je ne comprends pas ce qui s’est passé», dit Arslan, le cousin de la victime, très ému. Imonsolt Adil Gereev n’était pas connu des services de police. Selon le parquet, l’hypothèse d’un règlement de comptes n’est pas privilégiée.
Imonsolt Adil Gereev était un adepte de la lutte libre, compétiteur et très respecté de sa communauté.
L’homme de 28 ans placé en garde à vue dimanche matin dans l’enquête sur le meurtre de Imonsolt Adil Gereev, 30 ans, dit «Iman», tuée à coups de couteau dans le quartier Empalot, à Toulouse, a été relâché dimanche soir. Aucune charge n’a été retenue contre ce proche de la victime. C’est lui qui avait conduit «Iman» à l’hôpital, samedi vers 22 h 15, victime de coups de couteau dans le haut du corps, en bas de son immeuble, avenue Jean-Moulin, à Empalot.
Quatre coups de couteau
Les raisons de cette agression survenue entre 21 heures et 21 h 30 demeurent toujours mystérieuses. «Imam», employé dans le bâtiment et père de famille venait de quitter momentanément son domicile lorsqu’il a été attaqué. Hier, l’autopsie a mis en évidence quatre coups de couteau autour du cœur et de la clavicule, a précisé le parquet. La mort serait consécutive à une hémorragie. La division criminelle de la police judiciaire toulousaine poursuit ses investigations. La victime n’était pas connue de la justice. Russe d’origine tchétchène, Imonsolt Adil Gereev installé depuis une dizaine d’années avec sa compagne et ses deux fillettes à Empalot était très impliqué au sein du club de lutte libre du TOAC, à Toulouse. À la fois, coach et animateur, ce solide père de famille était reconnu et apprécié de toute sa communauté aujourd’hui très affectée. «Iman prenait soin des siens et payait même la licence de lutte à ses proches lorsqu’il le fallait. C’était un compétiteur. Une personne très calme, généreuse et plusieurs fois titré au Daguestan, sa région d’origine», témoigne très choqué, Pascal Lemitre, président du TOAC lutte et ami d’«Iman». Une chaîne de solidarité s’est mise en place dès dimanche pour venir en aide à la famille et aux proches du champion de lutte, via l’association Toulouse-Caucase solidarité.
Vive émotion le 11 mars au club de lutte
«Iman n’était pas du genre à créer des embrouilles et il ne valait mieux pas lui en chercher… C’était un gars loyal et respectueux, on est tous effondrés», résume Pascal Lemitre, président et entraîneur du TOAC lutte. Le 11 mars soir, au deuxième étage de la salle de sport du complexe Léo-Lagrange à Toulouse, les lutteurs n’avaient pas la tête à s’entraîner. Regroupés autour de leur coach, à l’intérieur du grand cercle rouge qui délimite la zone de jeu, les combattants, tête baissée, fixent le tapis jaune et le silence s’installe. La mémoire d’«Iman» est dignement saluée par ses «petits frères» qui viennent de perdre plus qu’un partenaire, «un grand frère», un technicien hors pair. La Toulousaine Wafa connue pour sa participation à l’émission Kho Lanta et membre du club de lutte était également très proche d’«Iman». «Il la considérait comme sa petite sœur.» Ici, «Iman» avait ses habitudes. Ce colosse de 85 kg de muscle pour 1,80 m dispensait ses riches enseignements à des jeunes lutteurs qui marchaient sur ses pas. «Il était un compétiteur né, un technicien doté d’un véritable sens de l’équilibre, un vrai combattant», rappelle Pascal Lemitre témoin de la belle progression de ce garçon arrivé très jeune de son Daguestan natal. Qui a pu en vouloir à «Iman» au point de le tuer ? La question taraude tous les licenciés du club et l’ensemble de la communauté tchétchène plongée dans la détresse.
Frédéric Abéla
LaDepeche.fr
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