La famille tchétchène à Rodez renvoyée en Pologne
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De nombreux membres ou sympathisants (près de 80 personnes au total) du Collectif des réfugiés s’étaient donné rendez-vous, hier après-midi, devant le commissariat de Rodez, afin de soutenir la famille Batyzhev, convoquée par les forces de police mais aussi afin de protester contre leur renvoi en Pologne.
Ce couple et leurs trois enfants sont arrivés à Rodez en juillet dernier. Il s’appelle Magomed Batyzhev, il est soudeur de son métier, elle s’appelle Marha Ozdaeva, elle est professeur de russe. Ils ont quitté la Tchétchénie où il ne faisait pas bon vivre pour la république voisine de l’Igounghie où sont nés leurs trois enfants : Sayana, 5 ans, Samir, 3 ans, et Soumaya, 2 ans. Puis ils ont décidé de partir pour l’Europe avec beaucoup d’espoir dans leurs maigres bagages. Ils souhaitaient se rendre en France pour y demander l’asile mais le premier pays où ils ont été contrôlés fut la Pologne et parce que leurs empreintes digitales ont été relevées là-bas, ils doivent y être reconduits selon le règlement de Dublin II. Seulement, en Pologne, ce qui les attend c’est un camp de rétention durant 6 mois d’où ils seront à coup sûr renvoyés en Tchétchénie, la politique d’asile de la Pologne étant encore plus drastique que celle de la France.
«Le gouvernement français fait comme Ponce Pilate, il s’en lave les mains» lance Jean Malié, responsable du Collectif des réfugiés. «Et les directives du ministre de l’intérieur Manuel Valls qui sont d’accélérer les procédures ne vont pas dans le bon sens», ironise un autre. Hier, la police a dressé un procès-verbal à la famille Tchétchène qui leur ordonnait de se tenir à l’entrée du camping de Layoule (où elle logeait jusqu’à présent dans une caravane prêtée par le Secours populaire) dans la nuit, à 2 h 15 très précisément, pour être conduits en voiture à l’aéroport de Toulouse et embarquer pour la Pologne. Spontanément toutes les personnes présentes devant le commissariat se sont très vite mobilisées pour recueillir la somme de 570 €, qui leur a été offerte, pour les aider. Les enfants Tchétchènes emportaient en souvenir leurs cartables de la ville de Rodez puisque les aînés étaient scolarisés à l’école Flaugergues où ils avaient commencé à apprendre le français. Des larmes, des mains qui se serrent, l’émotion était à son apogée hier face à une décision considérée comme inhumaine.
Marie-Christine Bessou
Ladepeche.fr
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